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ClIAP. II. LA CONQUÊTE ROMAINE. 449

ttin.îMO et que les dieux romains ne pouvaient pas sou!;i:r ci '.ij'- lour sanctuaire la présence d'un étranger'.

La guerre s'ensuivit^ les Latins vaincus firent dédilion, c'cî5t-à-dire livrèrent aux Romains leurs villes, leurs cultes, !o';is lois, leurs terres. Leur position était cruelle. Un consul dit d:ins le Sénat que, si l'on ne voulait pas que Rome fr.i entourée d'un vaste désert, il fallait régler le sort des Laliii- avec quelque clémence'. Tite-Live n'explique pas clairement" ce qui fut fait; s'il faut l'en croire, on donna aux Latins le droit de cité romaine, mais sans y comprendre, dans l'ordre poli- . tique le droit de suffrage, ni dans l'ordre civil le droit de mariage; on peut noter en outre que ces nouveaux citoyens n'étaient pas comptés dans le cens. On voit bien que le Sénal trompait les Latins, en leur appliquant le nom de citoyens romains; ce titre déguisait une véritable sujétion, puisque les hommes qui le portaient avaient les obligations du citoyen sans en avoir les droits. Cela est si vrai que plusieurs villes latines se révoltèrent pour qu'on leur retirât ce prétendu droit de cité.

Une centaine d'années se passent, et, sans que Tite-Live cous en avertisse, on reconnaît bien que Rome a changé de politique. La condition de Latins ayant droit de cité sans suifrage et sans connubiuni, n'existe plus. Rome leur a repris le titre -de citoyen, ou plutôt elle a fait disparaître ce men- songe, et elle s'est décidée à rendre aux dillérentes villes leur gouvernement .municipal, leurs -lois, leurs magistratures.

Mais, par un trait de grande habileté, Rome ouvrait une porto qui, si étroite qu'elle fût, permettait aux sujets d'entrer dans la cité lomaine. Elle accordait que tout Latin qui aurait exercé une magistrature dans sa ville natale,, fût citoyen romain à l'expiration de sa charge *. Cette fois, le don du droit de cité était complet et sans réserve: suffrages, mai;islralures, inscription au cens, mariage, droit privé, tout s'y trouvait..

I. Til«-LiTe, Vl!l, s ; li lég' n.)i> ajo'juiit que Tauleur d'une proposition ci iiiip:o, 'i eonirairp aui vi^-ui principes ies^ religions poliades,. avait été frappe par les dit d'uae aiori suLiIk au sorur du la curis.

t. Arpteo, Cuerrej civilm. 11, 26. Cf. Gaius, 1, 9&.

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