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CHAP. XI. RÈGLES DU GOUVERNEMENT DÉMOCRATIQUE. 391

C'était le vrai souverain. Mais de même que dans les monar- chies bien constituées le monarque s*entoure de précautions contre ses propres caprices et ses erreurs, la démocratie avait aussi des règles invariables auxquelles elle se soumettait.

L'assemblée était convoquée par les prytanes ou les stra- tèges. Elle se tenait dans une enceinte consacrée par la religion; dès le matin, les prêtres avaient fait le tour du Pnyx en immolant des victimes et en appelant la protection des dieux. Le peuple était assis sur des bancs de pierre. Sur une sorte d'estrade élevée se tenaient les prytanes ou les proèdres qui présidaient l'assemblée. Quand tout le monde était assis, un prêtre (xi^puÇ) élevait la voix : o Gardez le silence, disait-il, le silence religieux (eôipTi|i(a) ; priez les die"ux et les déesses (et ici il nommait les principales divinités du pays), afin que tout se passe au mieux dans cette assemblée pour le plus grand avantage d'Athènes et la félicité des citoyens. » Puis le peuple, ou quelqu'un en son nom, répondait : « Nous invoquons les dieux pour qu'ils protègent la cité. Puisse l'avis du plus sage pré- valoir I Soit maudit celui qui nous donnerait de mauvais con- seils, qui prétendrait changer les décrets et les lois, ou qui révélerait nos secrets à l'ennemi M »

Ensuite le héraut, sur l'ordre des présidents, disait de quel sujet l'assemblée devait s'occuper. Ce qui était présenté au ' peuple devait avoir été déjà discuté et étudié par le Sénat. Le peuple n'avait pas ce qu'on appelle en langage moderne l'ini- tiative ; le Sénat lui apportait un projet de décret; il pouvait, le rejeter ou l'admettre, mais il n'avait pas à délibérer sur autre chose.

Quand le héraut avait donné lecture du projet de décret, la discussion était ouverte. Le héraut disait : « Qui veut prendre la parole? » Les orateurs montaient à la tribune, par rang d'âge. Tout homme pouvait «arler* sans distinction de fortune

��1. Eschine, in Timarch., 23; in Cleaiph,, 2-«. Dinarque, in Aristogit., 14 : i

KÔ(*o{ «tliûii liUl^ivov tiv »iiçuxa fut' iiifiin.(a{ «oX'X9iî, efft«( u|iTii ti pouiiûiaSai SiSo- va«. Démostbène, «. ««çançioê., 70 : xaùd' û'nif unSv xo>' î%»rxi\^ ■rtiv ExulTia-Iav tuvt-

xai ô «)ipuÇ <ô|iiif «fo<rtiTorfn<v«. Cf. Aristopfaanc. TlieimT>ph., 39&-3&0. PoUui VUL

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