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CHAP. X. ÊTABLTSSRMENT DE LA DÉMOCRATIE. S^3

Lt,» pauvres furent exempts du service militaire; tout au plus les employa-t-on comme vélites et comme peltastes, ou parmi les rameurs delà flotte'. L'organisation de l'armée ré- pondait ainsi avec une exactitude parfaite à l'organisation po- litique de la cité. Les dangers étaient proportionnés aux pri- vilèges, et la force matérielle se trouvait dans les mêmes VPains que la richesse*.

Il y eut ainsi dans presque toutes les cités dont l'histoire nous est connue, une période pendant laquelle la classe richs ou tout au moins la classe aisée fut en possession du gouver- nement. Ce régime politique eut ses mérites, comme tout ré- gime peut avoir les siens, quand il est conforme aux mœurs de l'époque et que les croyances ne lui sont pas contraires. La noblesse sacerdotale de l'époque précédente avait assuré- ment rendu de grands services-, car c'était elle qui, pour la première fois, avait établi des lois et fondé des gouvernements réguliers. Elle avait fait vivre avec calme et dignité, pendant plusieurs siècles, les sociétés humaines. L'aristocratie de richesse' eut un autre mérite: elle imprima à la sociùlé et a l'intelligence une impulsion nouvelle. Issue du travail sous toutes ses formes, elle l'honora et le stimula. Ce nouveau ré- gime donnait le plus de valeur politique à l'homme le plus laborieux, le plus actif ou le plus habile ; il était donc favo- rable au développement de l'industrie et du commerce -, il J'était aussi au progrès intellectuel ; car l'acquisition de cette richesse, qui se gagnait ou se perdait, d'ordinaire, suivant le mérite de chacun, faisait de l'instruction le premier besoin et del'intelli-

les défaites sur terre décimèrent la cibbsb ricne a Amenés, Stà. xi U «aiaXôir»» •ieaTiue(»5ai — Pour Rome, voy. Tite-Lîve, I, 42 ; Denys, IV, 17-30 ; VII, S9 ; Sal- histe, Jugwlha, 86 ; Aulu-Gelle, XVI, lo.

1. &%-cti oix loTpaxtûovTo, Harpocration, d'après Aristophane.

2. Deux passages de Thucydide montrent que, de son temps encore, les quatre elasscs étaient distinctes pour le service militaire. Les hommes des deux pre- aiières, pentacosiomédimni'S et chevaliers, servaient dans la cavalerie; les homme* 11' la troisième, zeugites, étaient hoplites; aussi l'historien signale-t-il comme une eic'ptioa singulière qu'ils aient été employés comme marins dans un besoin pres- sant (MI, 16). Ailleurs, Thucydide comptant les victimes de la peste, les range en trois catégories, les cavaliers, les hoplites, et enfin ô fiXioç ô^Xo;, la vile niiilti- ludt'(lll, 87) — Peu à peu, les ihètes (urent admit daa« l'armée (Tbucyd., V|, ^3, Antpbon, dans liarpocratioo, v'SOit^).

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