Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée

37i LIVRE IV. LES RÉVOLUTIONS.

dans ses vers d'avoir écrit les mêmes lois pour les grands et pour les petits ^ . -

Gomme les Douze Tables, le code de Solor\ s'écarte en beau- coup de poinis du droit antique ; siir d'autres points il lui reste fidèle. Ce n'est pas à dire que les décemvirs romains aient copié les lois d'Athènes; mais les deux législations, •i uvres de la même époque, conséquences de la même révolu- uon sociale, n'ont pas pu ne pas se ressembler. Encore cette ressemblance n'est-elle guère que dans l'esprit des deux légis- lations; la comparaison de leurs articles présente des diffé- rences nombreuses. Il y a des points sur lesquels le code de Selon reste plus près du droit primitif que les Douze Tables, comme il y en a sur lesquels il s'en éloigne davantage.

Le droit très-antique avait prescrit que le fils aîné fût seul héritier. La loi de Solon s'en écarte et dit en termes formels : « Les frères se partageront le patrimoine. » Mais le législateur ne s'éloigne pas encore du droit primitif jusqu'à donner à la sœur une part dans la succession : a Le partage, dit-il, se fera entre les fils •. »

Il y a plus : si un père ne laisse qu'une fille, cette fille unique ne peut pas être héritière; c'est toujours le plus proche agnat qui a la succession. En cela Solon se conforme à l'an- cien droit; du moins il réussit à donner à la fille la jouissance du patrimoine, en forçant l'héritier à l'épouser'.

La parenté par les femmes était inconnue dans le vieux droit; Solon l'admet dans le droit nouveau, mais en la plaça.at au-dessous de la parenté par les mâles. Voici sa loi* : a Si un père mourant intestat ne laisse qu'une fille, le plus proche agnat hérite en épousant la fille. S'il ne laisse pas d'enfant, son frère hérite, non pas sa sœur; son frère germain ou con- sanguin, non pas son frère utérin. A défaut de frères ou de

1. ef<T(»o&î J*é(*o{«{ tç «««a t« xi^aSa î'i'pa<la. Solon, éd. Boissonade, p. 105.

2. Isée, de Apollod. hered.^ 20 ; de Pyrrhi /lered., 51. Démosthène, in Macari. 51 ; in Bœolum de dote, 22-24.

3. Isée, de j^ristarchi hered., 5; de Cironis her., 31; de Pyrrhi her., 74; de VUomjmi her., 39. Diodore signale, XII, 18, une loi analogue de Charondas.

4. Isée, de Hagnia htreditate, 't-13; de ApoUod. h«p«d,, M. DimMtbè m Uacaria^um, 51.

�� �