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CflAP. VI. LES CLIENTS S'AFFRANCHISSENT. 321

lien volontaire et presque fictif qui n'entraîne plus les mêmes obligations. On ne distingue plus dans Rome les trois classes des patriciens, des clients, des plébéiens. Il n'en reste plus que deux, et les clients se sont fondus dans la plèbe.

Les Marcellus paraissent être une branche ainsi détachée de la gens Claudia. Leurnom était Claudius; mais, puisqu'ils n'étaient pas patriciens, ils n'avaient dû faire partie de la gens çu'à titre de clients. Libres de bonne heure, enrichis par des moyens qui nous sont inconnus, ils s'élevèrent d'abord aux dignités de la plèbe, plus tard à celles de la cité. Pendant plusieurs siècles, la gens Claudia parut avoir oublié ses anciens droits sur eux. Un jour pourtant, au temps de Cicéron', elle s'en souvint inopinément. Un affranchi ou client des Marcel- lus était mort et laissait un héritage qui, suivant la loi, devait faire retour au patron. Les Claudius patriciens prétendirent que les Marcellus, en clients qu'ils étaient, ne pouvaient pas avoir eux-mêmes de clients, et que leurs affranchis devaient tomber, eux et leur héritage, dans les mains du chef de la gens patricienne, seul capable d'exercer les droits de patronage. Ce procès étonna fort le public et embarrassa les jurisconsultes ; Cicéron même trouva la question- fort obscure. Elle ne l'aurait pas été quatre siècles plus tôt, et les Claudius auraient gagné leur cause. Mais au temps de Cicéron, le droit sur lequel ils fondaient leur réclamation était si antique qu'on l'avait oublié et que le tribunal put bien donner gain de cause aux Marcellua. L'ancienne clientèle n'existait plus.

��CHAPITRE Vn. Troisième révolution ; la plèbe entre dans la oltë« 

1' Histoire générale de cette révolution.

Les changements qui s'étaient opérés à la longue dans ta constitution de la famille en amenèrent d'autres dans la coa-

fi. GiC^ron, D» oratorc, I, M.

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