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■18 LlVP.r-: IV. LES REVOLUTIONS.

que l'ancien client. Il di^'end de son patron; il lui doit non- seulement de la reconnaissance, mais un véritable service lont le maître seul fixu la mesure. Le patron a droit, de jus- tice sur son affranchi, comme il l'avait sur son client ; il peut le remettre en esclavage pour délit d'ingratitude'. L'affranciii rappelle donc tout à fait l'ancien client. Entre eux il n'y a qu'une différence : on était client autrefois de père en fils; maintenant la condition d'affranchi cesse à la seconde ou au moins à la troisième génération. La clientèle n'a donc pas dis- paru -, elle saisit encore l'homme au moment oîi la servitude le quitte -, seulement elle n'est plus héréditaire. Gela seul est déjà un changement considérable ; il est impossible de dire à quelle époque il s'est opéré.

On peut bien discerner les adoucissements successifs qui furent apportés au sort du client, et par quels degrés il est arrivé au droit de propriété. A l'origine, le chef de la gens lui assigne un lot de terre à cultiver *. Il ne tarde guère à devenir possesseur viager de ce lot, moyennant qu'il contribue à toutes les dépenses qui incombent à son ancien maître. Les disposi- tions si dures de la vieille loi qui l'obligent à payer la rançon du patron, la dot de sa fille, ou ses amendes judiciaires, prou- vent du moins qu'au temps où cette loi fut écrite il pouvait déjà posséder un pécule. Le client fait ensuite un progrès de plus ; il obtient le droit, en mourant, de transmettre ce qu'il possède à son fils ; il est vrai qu'à défaut de fils son bien re- tourne encore au patron. Mais voici un progrès nouveau : le client qui ne laisse pas de fils obtient le droit de faire un tes- tament. Ici la coutume hésite et varie ; tantôt le jMitron reprend la moitié des biens, tantôt la volonté du testateur est respectée tout entière-, en tout cas, son testament n'est jamais sans va- leur*. Ainsi le client, s'il ne peut pas encore se dire pro-

1. Digette, IW. XXV, lit. 2, 5; Ht. L, t. 16, 195. Valère Maxime, V. 1, 4. Sué- tone, Claude, 2i. Dion Cassius, LV. La législatioa était la même à Athènes; voy. Lysias et Hypéride daas Harpocration, y ■Aito(rto<»lo«. Démosthèoe, in Aristcgi' tonem, et Suidas, y 'Ava-pcaiov. Les devoirs des affranchis sont énomérés dans Platon, Loi», XI, p. 016. D est assez visible, toutWois, qB'aa lampe d« Platon ces vieilles lois n'étaient plus obserTMO.

3. Pestas, T* Paire*.

I. Immtttm de JucrtiaieD, llî, T.

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