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GHAP. III. PREMIÈRE RÉVOLUTION. S93

(Qu'elle sera désormais élective et ils fixent avec wne merveilleuse

habileté les formes de rélection . leSénatdevra choisir lecandidat; rassemblée patricienne des curies confirmera ce choix et enfin les augures patriciens diront si le nouvel élu plaît aux dieux

Numa fut élu d'après ces règles. 11 se montra fort religieux, plQS prêtre que guerrier, très-scrupuleux observateur de tous les rites du culte et, par conséquent, fort attaché à la consti- tution religieuse des familles et de la cité. Il fut un roi selon le cœur des patriciens et mourut paisiblement dans son lit.

11 semble que sous Numa la royauté ait été réduite aux fonc- tions sacerdotales, comme il était arrivé dans les cités grecques. Il est au moins certain que l'autorité religieuse du roi était tout à fait dietincte de son autorité politique et que l'une n'en- traînait pas nécessairement l'autre. Ce qui le prouve, c'es qu'il y ayait une double élection. En vertu de la première, le roi n'était qu'un chef religieux ; si à cette dignité il voulai joindre la puissance politique, imperium, il avait besoin que la cité la lui conférât par un décret spécial. Ce point ressort clairement de ce que Cicéron nous dit de l'ancienne constitution'. Ainsi le sacerdoce et la puissance étaient distincts ; ils pouvaient être placés dans les mêmes mains, mais il fallait pour pela doubles comices et double élection.

Le troisième roi les réunit certainement en sa personne. Il eut le sacerdoce et le commandement; il fut même plus guerrier que prêtre; il dédaigna et voulut amoindrir la relijiion qui faisait la force de l'aristocratie. On le voit accueillir dans Rome me foule d'étrangers, en dépit du principe religieux qui les ' exclut-, il ose même habiter au milieu d'eux, sur le Cœlius. On

1. Cicérôn, De rep., II, 13 : Quanqunm pnpulus eumcuriatis comitiis regev efi>e jusserat, tamen ipse de suo im.perio curiatani legcm iulit. Cf. ibidem. D, 17 : TuUus Hostilius, rex creatvR, populum de imperio consuluit cv rialim; II, 20 iCunctiêpopulisuffragiiirexestcreatueL. Tarquiniu*, isq-i^ . li? guo xmperio legem tulit. Si cei hommes, déjà rois régulièrement, ont euco besoin de proposer une loi qui leur confère l'imperium, c'est que la royauté ' Vimpvriu/rn sont choses distincti-s. Il faut libserver qnc le mol imperium ae d - signait pas le commandenient militair» exc'u?'vpmfnt, mais s'appliquait aussi bi<.n* à l'autorité civile et politique; Toyei d*8 ejenifilesde cette gignificition ; Tite • lave, 1, 17: 1, i9; XXVI, 28, XXVII, s?-, XXXIl. 1 j Cicéri/n, D« rgp.^ H, ,3 ; T««l«, Annale», VI, lO; Dioo (-.itius.

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