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CHAP. III. PRlSmiÊftB RÉVOLUTION, 287

jugent ni en matière civile ni en matière criminelle, on leur réserve du moins le jugemen dans quelques affaires qui se rat- tachent à la religion. En cas de guerre, un des deux rois marche toujours à la tête des troupes, faisant chaque jour les sacri- fices et consultant les présages. En présence de l'ennemi, il immole des victimes, et quand les signes sont favorables, il donne le signal de la bataille. Dans le combat il est entouré ôe devins qui lui indiquent la volonté des dieux, et de joueurs de flûte qui font entendre les hymnes sacrés. Les Spartiates disent que c'est le roi qui commande, parce qu'il tient dans tes mains la religion et les auspices ; mais ce sont les éphores et les polémarques qui règlent tous les mouvements de l'armée'.

Il est donc vrai de dire que la royauté de Sparte est surtout un sacerdoce héréditaire. La même révolution qui a supprimé la puissance politique du roi dans toutes les cités, l'a supprimée aussi à Sparte. La puissance appartient réellement au Sénat qui dirige et aux éphores qui exécutent. Les rois, dans tout ce qui ne concerne pas la religion, obéissent aux éphores. Aussi Hérodote peut-il dire que Sparte ne connaît pas le régime monarchique, et Aristote que le gouvernement de Sparte est une aristocratie*.

3* Même révolution à Athènes.

On a TU plus haut quel avait été l'état primitif de la popu- lation de l'Attique. Un certain nombre de familles, indé- pendantes et sans lien entre elles, se partageaient le pays; chacune d'elles formait une petite société que gouvernait un chef héréditaire. Puis ces familles se groupèrent et de leur association naquit la cité athénienne. On attribuait à Thésée d'avoir achevé la grande œuvre de l'unité de l'Attique. Mais les traditions ajoutaient et nous croyons sans peine que Thésée avait dû briser beaucoup de résistances. La classe d'hommes

1. Xénophon, Resp. Lac., lî-li. Hérodote, VI, 56.

•2. Hérodote, V, 92. Ari^loto, Polit., V, 10. Isocrale, NiooeU$, 24. Plutarque, Oe uniu* in rep. dominaiione, e. I.

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