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CHAPITRE II. LES PLÉBÉIEN!. 879

réputé bâtard, comme celui qui était né de Tatultère, et U religion domestique n'existait pas pour eux. Tous ces hommes exclus des familles et mis en dehors du culte, tombaient dans la classe des hommes sans foyer. L'existence d'une plèbe était la conséquence nécessaire de la nature exclusive de l'orgéh" nisme antique.

On trouve cette classe à côté de presque toutes les cité» anciennes, mais séparée par une ligne de 'démarcation. Une ville grecque est double; il y a la ville proprement dite, redXi;, qui s'élève ordinairement sur le sommet d'une colline ; elle a été fondée avec des rites religieux et elle renferme le sanc- tuaire des divinités poliades. Au pied de la colline, est une agglomération de maisons, qui ont été bâties sans cérémo- nies religieuses, sans enceinte sacrée; c'est le domicile de h plèbe, qui ne peut pas habiter dans la ville sainte.

A Rome, la différence originelle entre les deux population» est frappante. La ville des patriciens et de leurs clients est celle que Romulus a fondée suivant les rites sur le plateau du Pa- latin. Le domicile de la plèbe est l'Asyle, espèce d'enclos qui est situé sur la pente du mont Capitolin et où le premier roi a admis les gens sans feu ni lieu qu'il ne pouvait pas faire en- trer dans sa ville. Plus lard, quand de nouveaux plébéien» vinrent à Rome, comme ils étaient étrangers. à la religion de

cité, on les établit sur l'Aventin, c'est-à-dire en dehors du pomœrium et de la ville religieuse *.

Un mot caractérise ces plébéiens : fis sont sans culte; du moins, les patriciens leur reprochent de n'en pas avoir, a Ils Bi'ont pas d'ancêtres », ce qui veut dire dans la pensée de leurs adversaires qu'ils n'ont pas d'ancêtres reconnus et léga«  tement admis. « Us n'ont' pas de pères », c'est-à-dire qu'ils remonteraient en vain la série de leurs ascendants, ils n'y ren- contreraient jamais un chef de famille religieuse, un paier. i Ils n'ont pas de famille, gentem non habent j, c'esl-h-aira qu'ils n'ont que la famille naturelle-, quant à celle qna fcriua et constitue la religion, la vraie gens, ils ne l'ont pas*. -

I. Aulu-Gelle, XIU, 14 ; Tite-LiTe, I, ÎS. . Oa M c<ui3late l'existeDce d« gtnu* plébéieaaea que <Uiu les Uoit dcniici-

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