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CHAP. l. PATRICIENS ET CLIENTS. 271

même temps l'édifice social que ces croyances avaient élevé el pouvaient seules soutenir. L'autre est l'existence d'une classe d'hommes qui se trouvait placée en dehors de cette organisa- tion de la cité, qui en souffrait, qui avait intérêt à, la détruire tt qui lui fit la guerre sans relâche.

Lors donc que les croyances sur lesquelles ce régime sociai était fondé se sont affaiblies, et que les intérêts de la majorité des hommes ont été en désaccord avec ce régime- il a dû tomber. Aucune cité n'a échappé à cette loi de transformation, pas plus Sparte qu'Athènes, pas plus Rome que la Grèce. De même que nous avons vu que les hommes de la Grèce et ceux de l'Italie avaient eu à l'origine les mêmes croyances, et que la même série d'institutions s'était déployée chez eux, nous allons voir miintenant que toutes ces cités ont passé par les mêmes révolutions.

11 faut étudier pourquoi el comment les hommes se sont éloignés par degrés de cette antrque organisation, non pas pour déchoir, mais pour s'avancer, au contraire, vers une forme sociale plus large et meilleure. Car sous une apparence de désordre et quelquefois de décadence, chacun de leurs changements les approchait d'un but qu'ils ne connais- saient pas.

��CHAPITRE PREMIEE.

Patriciens et clients.

Jusqu'ici nous n'avons pas parlé des classes inférieures et nous n'avions pas à en parler. Car il s'agissait de décrire l'or- ganisme primitif de la cité, et les classes inférieures ne comp- taient absolument pour nen dans cet organisme. La cité s'était constituée comme si ces classes n'eussent pas existé. Nous pouvions donc attendre pour les étudier que nous fussions arrivés à l'époque des révolutions.

La cité antique, comme toute société humaine, présentait des rangs, des distiactions, des inégalités. On connaît, à

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