Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAP. XVI. LES CONFEDERATIONS. 253

l.e feu du foyer établissait à tout jamais un lien de religion el de parenté entre les deux villes. Celle qui l'avait fourni était appelée cité-mère*. Celle qui l'avait reçu était vis-à-vis d'elle dans la situation d'une fille*. Deux colonies de la même ville étaient appelées entre elles cités-sœurs'.

La colonie avait le même culte que la métropole*; elle pouvait avoir .quelques dieux particuliers, mais elle devait conserver et honorer les divinités poliades de la ville dont elle était issue. Les douze cités ioniennes d'Asie Mineure, qui étaient réputées colonies d'Athènes, non pas pour avoir été composées d'Athéniens, mais parce qu'elles avaient emporté du feu du prytanée d'Athènes et emmené des fondateurs athè^ niens, rendaient un culte aux divinités d'Athènes, en célé- braient les fêtes", et leur envoyaient chaque année des sacri- fices et des théories^. Ainsi faisaient les colonies de Corinthe, celles de Naxos^. De même Rome, colonie d'Albe et, par cel- le-ci, de Lavinium, faisait chaque année un sacrifice sur le mont Albain et envoyait des victimes à Lavinium « où étaient ses pénates* ». L'ancien usage des Grecs était même que la colonie reçût de la métropole les pontifes qui présidaient à 8on culte et qui veillaient au maintien des rites'.

Ces liens religieux entre colonies et métropoles restèrent très-puissants jusqu'au v« siècle avant notre ère. Quant à un lien politique, les anciens furent bien longtemps sans penser à en établir»».

��1. Les Athéniens sont appelés p«re« des Ioniens par Hérodote, Vil, H ; VIII, 22.

2. Cette pensée est maintes fois exprimée par 1^3 anciens. Polyba, XII, 10 ; De* nys, m, 7 ; Tite-Live, XXVH, 9 ; Platon, Lois, VI ; Thucydide, I, 38.

3. Polybe, XXII, 7, M ; Plutarque, Timoléon, 1&.

4. Thucydide, VI, 4 ; Polybe, IX, 7 ; Strabon, IV, i, ^. &. HérodoU, I, i47; VII, 95.

6. Thucydide, I, 2i ; Scholiaste d'Aristophane, tfvies, 3tS; I«o«r»t«, Panégy» rique, 7, Jl.

7. Diodore, XII, 30 ; Thucydide, VI, 3

8. Varron, De lingua UU., V, 144; Denys, H, 52; Pintarque, Ccriolam, 3S. t. *E9a( V io^Upiat In ;<.iix(a<ô)Liui{ la|iSdiviiv, SchoIiaste de Thucydide, I, 35. 10. Ce lien politique, ii peine essayé par Corinthe (Thucydide, I, 56), ne fu*

Traimant constitué que dans les clerouchies d'Athènes et les colonies de Rome* tM unes et les autres soat d'ans daU retaUTemant récmt*, «t noua ■'aroui pas en pariar inL

�� �