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CHAP. X. LE MAGISTRAT. 2i ]

de feuillage sur la tête *. Or il est certain que la couro un qui est devenue à la longue et est restée l'emblème de 1 puissance, n'était alors qu'un emblème religieux, un sig n extérieur qui accompagnait la prière et le sacrifice'. Parn ces neuf archontes, celui qu'on appelait Roi était surloul k chef de la religion ; mais chacun de ses collègues avait au ssi quelque fonction sacerdotale à remplir, quelque sacrifice â offrir aux dieux*.

Les Grecs avaient une "expression générale pour désigner les magistrats; ils disaient oî h xéXei, ce qui signifie littéra- lement ceux qui sont à accomplir le sacrifice*: vieille expression qui indique l'idée qu'on se faisait primitivement du magistrat. Pindare dit de ces personnages que, par les offrandes qu'ils font au foyer, ils assurent le salut de la cité.

A Rome, le premier acte du consul était d'accomplir un sacrifice au forum. Des victimes étaient amenées sur la place publique ; quand le pontife les avait déclarées dignes d'être offertes, le consul les immolait de sa main, pendant qu'un héraut commandait à la foule le silence religieux et qu'un joueur de flûte faisait entendre la mélodie sacrée*. Peu de jours après, le consul se rendait à Lavinium, d'où les pénates romains étaient issus, et il offrait encore un sacrifice. C. Quand on examine avec un peu d'attention le caractère du magistrat chez les anciens, on voit combien il ressemble peu aux chefs d'Etat des sociétés modernes. Sacerdoce, justice et commandement se confondent en sa personne. 11 représeuite la cité, qui est une association religieuse au moins autant que politique. Il a dans ses mains les auspices, les rites, la prière,

1. Démosthène, in Midi<ym, 33. Eschine, in Timarch., 19. 3. On portail la couronne dans les chœurs et les processions : Plutarque, Niai a«, 3 ; Phocion, 37. Cicéron, in Verr., IV, 50.

3. Pollux, VIII, ch. IX, n" 89 et 90: Lysias, de Ev. prob., 6-8; Démoslh., in Nexram, 74-79; Lycurgue, coll. Didot, t. 11, p. 362; Lysias, in Andoc, 4.

4. L'expression oî Iv tAh ou xà ■ci\r\ est aussi bien employée pour désigner le? magistrata de Sparte que ceux d'Athènes. Thucydide, I, 58; II, 10; III, 36; IV, 6% VI, 88 ; Xénophon, Agésilas, I, 36; llellén., VI, 4, 1. Comparez : Hérodote, l, 133; ni, il; Eschyle, Para., 204; Agam., 1202; Euripide, Trach., 238.

ft. Cioéna, IH ûg» agr., n, 34. Tite-Live, XXI, 63; IX, •; XLI ; 19. Maer*k«.

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