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810 UVRE III. LA CITÉ.

CHAPITRE X.

Le Toaglstrat.

La confusion de Tautorltô politique et du sacerdoce dans 1 même personnage n'a pas cessé avec la royauté. La révolution, qui a établi le régime républicain, n'a pas séparé des fonctions dont le mélange paraissait fort naturel et était alors la loi fondamentale de la société humaine. Le magistrat qui rem- plaça le roi fut comme lui un prêtre en même temps qu'un chef politique.

Quelquefois ce magistrat annuel garda le titre sacré de roi*. Ailleurs, le nom de prytane, qui lui fut conservé, indiqua sa principale fonction*. Dans d'autres villes le titre d'archonte prévalut. A Thèbes, par exemple, le premier magistrat fut appelé de ce nom; mais ce que Plutarque dit de cette magis- trature montre qu'elle différait peu d'un sacerdoce. Cet ar- chonte, pendant le temps de sa charge, devait porter une couronne', comme il convenait à un prêtre; la religion lui défendait de laisser croître ses cheveux et de porter aucui objet en fer sur sa personne, prescriptions qui le font res- sembler un peu aux Gamines romains. La ville de Platée avait aus=;i un archonte, et la religion de cette cité ordonnait que, pendant tout le cours de sa magistrature, il fût vêtu de blanc*, c'est-à-dire de la couleur sacrée.

Les archontes athéniens, le jour de leur entrée en charge, montaient à l'acropole, la tête couronnée de myrte, et ils offraient un sacrifice à la divinité poliade*. C'était aussi l'usage que dans l'exercice de leurs fonctions ils eussent une couronna

��1. A Mégare, k Samothraee. Tit».IJT6, XLV, i. B«Kkh, Corp. inscr. gr M 1052.

3. Pind«re, NéméenneB, XI.

%. Plutarque, Quest. rom., ko.

4. Ptntarque, Aristide, 21. . ^

&. TfcBCydide, VIII, 70. ApoUodore, Froffm. 21 (coll. Didot, t. l,p 432).

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