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f06 LIVRE III. LA CITÉ.

��S» Autorité politique du rot.

De même que dans la famille l'autorité était inhérente au acerdoce, et que le père, à titre de chef du culte domestique, était en même temps juge et maître, de même, le grand-prêtre de la cité en fut aussi le chef politique. L'autel, suivant l'ex- pression d'Aristote*, lui conféra la dignité. Cette confusion du sacerdpce et du pouvoir, n'a rien qui doive surprendre. On la trouve à l'origine de presque toutes les sociétés, soit que, dans l'enfance des peuples, il n'y ait que la religion qui puisse obtenir d'eux l'obéissance, soit que notre nature éprouve le besoin de ne se soumettre jamais à d'autre empire qu'à celui d'une idée morale.

/ Nous avons dit combien la religion de la cité se mêlait à toutes choses.] L'homme se sentait à tout moment dépendre de ses dieux, et par conséquent de ce prêtre qui était placé entre eux et lui. C'était ce prêtre qui veillait sur le feu sacré ; c'était, comme dit Pindare, son culte de chaque jour qui sau- vait chaque jour la cité*. C'était lui qui connaissait les for- mules de prière auxquelles les dieux ne résistaient pas; au moment du combat, c'était lui qui égorgeait la victime et qui attirait sur l'armée la protection des dieux. Il était bien naturel qu'un homme armé d'une telle puissance fût accepté et reconnu comme chef.yDe ce que la religion se mêlait au gouvernement, à la justice, à la guerre, il résulta nécessairement que le prêtre fut en même temps magistrat, juge et chef militaire. . J <^Le3 rois de Sparte, dit Aristote', ont trois attributions : ils font les sacriGces, ils commandent à la guerre, et ils rendent la ustice. ») Denys d'Halicarnasse s'exprime dans les mêmes termes au sujet des rois de Rome.

Les règles constitutives de cette monarchie furent très- simples, et il ne fut pas nécessaire de les chercher longtemps;

1. Arislote, Pol., VI, 5, 11 : i«> t^ç «oivyit InU^ ^««m «<|« H|i%». S, Pindare, Néméennei, XI, 1-i. 1. iliiMoto, PoiUique, lU, ».

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