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204 LIVRE m. LA CITÉ.

fices? Es-ttt en mesure d'égorger les victimes» ? » La princi- pale fonction d'un roi était donc d'accomplir les cérémonies religieuses. Un ancien roi de Sicyone fut déposé, parce que, sa main ayant été souillée par un meurtre, il n'était plus en état d'offrir les sacrifices*. Ne pouvant plus être prêtre, il ne pouvait plus être roi.

Homère et Virgile nous montrent les rois occupés sans cesse de cérémonies sacrées. Nous savons par Démosthène que les anciens rois de l'Attique faisaient eux-mêmes tous les sacrifices qui étaient prescrits par la religion de la cité, et par Xénophon que les rois de Sparte étaient les chefs de la religion lacédé- monienne*. Les lucumons étrusques étaient à la fois des magi- strats, des chefs militaires et des pontifes*.

Il n'en fut pas autrement des rois de Rome. La tradition les représente toujours comme des prêtres. Le premier fut Romulus, qui était « instruibdans la science augurale* », et qui fonda la ville suivant des rites religieux. Le second futNuma; « il remplissait, dit Tite-Live, la plupart des fonctions sacerdo- tales; mais il prévit que ses successeurs, ayant souvent des guerres à soutenir, ne pourraient pas toujours vaquer au soin des sacrifices, et il institua les flamines pour remplacer les rois, quand ceux-ci seraient absents de Rome ». Ainsi, le sacer- doce romain n'était qu'une sorte d'émanation de la royauté prifnilive*.

Ces rois-prêtres étaient intronisés avec un cérémonial reli- gieux. Le nouveau roi, conduit sur la cime du mont Gapitolin, s'asseyait sur un siège de pierre, le visage tourné vers le midi.

��1. Earipide, Orette, 1&94-1597.

2. Nicoi»8 de Damas, dans les Fragm. hist. grasc, t. III, p. 394.

3. Démosthène, tn Nearam, 74-81. Xénophon, Resp. Lac., 13-14. Hérodote

VL S7. ArUtOte, Pot, III, 9, 2 : ** «f*t ^ûç <«oùî i-xoiiSatm ftnnkt39i,

4. Virgile, X, 175. Tite-LÏTe, V, 1. Gensorinus, 4.

&. Cicéron, Denat. Deor., III, 2; De rep., II, 10; de Divinat., I, 17; II, 3& yez les vers d'Ennius, dans Cic, de Div., I, 48. — Les anciens ne représentaient pas Romulus en vêtement de guerre, mais en costume de prêtre, avec le bâton au gural et la trabée, lituo pulcher irabeaque Quirinus (Ovide, Fastes, VI, 37b ; cf Pline, Hist. nat., IX, 39, 136).

6. Tite-Live, I, 20. Servius, ad /En., III, 268 : majorum hue «rat oon$wiud w( rtto ettt êtiam tacerdos et pontifeœ.

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