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t GHAP. VII. LA RELIGION DE LA CITÉ. 189

��k» La religion dans rassemblée, au Sénat, au tribunal, à V armée; le triomphe.

Il n'y avait pas un seul acte de la vie publique dans lequel on ne fît intervenir les dieux. Comme on était sous l'empire de cette idée qu'ils étaient tour à tour d'excellents protecteurs ou de cruels ennemis, l'homme n'osait jamais agir sans être sûr qu'ils lui fussent favorables.

Le peuple ne se réunissait en assemblée qu'aux jours où la religion le lui permettait. On se souvenait que la cité avait éprouvé un désastre un certain jour : c'était, sans nul doute, que ce jour-là les dieux avaient été ou absents ou irrités; sanf doute encore ils devaient l'être chaque année à pareille époque pour des raisons inconnues aux mortels*. Donc ce jour était à tout jamais néfaste: on ne s'assemblait pas, on ne jugeait pas, la vie publique était suspendue '.

A Rome, avant d'entrer en séance, il fallait que les augures assurassent que les dieux étaient propices. L'assemblée com- mençait par une prière que l'augure prononçait et que le con- sul répétait après lui*.

11 en était de même chez les Athéniens : l'assemblée com- mençait toujours par un acte religieux. Des prêtres offraient un sacriGce; puis on traçait un grand cercle en répandant à terre de l'eau lustrale, et c'était dans ce cercle sacré que les citoyens se réunissaient*. Avant qu'aucun orateur prit la pa-

��1. Sar cette penste dea anciens, Toyez Cassius Héraioa daos Maerobe, I, 10.

9. Sur les jours néfastes chez las Grecs, Toyez Hésiode, Opéra et diet, j. 710 et auiTants. Les jours néfastes s'appelaieat iv^ftu inA^faSti (Lysias, Pro Phania, fragm., éd. Didot, t. U, p. 278). Cf. Hérodote, VI, loa. Plutarqae, De defectu ora- cu(., 14 ; De il apud Delphoa, 30.

3. Cicéron, pro Murena, 1. Tile-Lire, V, 14; VI, 41 ; XXXIX, 15. Denya, VII, S9; IX, 41 ; X, 32. Pliae, dans le Panégyrique de TrajaD, 63, rappelle ea'core le iongum carmen comitiorum.

4. Eschine, in Timarchutn, 23 : ixii$at« ti xati; <nov «tfttvix»^ mi\ i nipvE tà« «•- if(eu< «Ox4< »iî>iTat. Id., in Cteêiph., 2-«. Pollux, VIII, 104 : «pu«l«fxoi Uitoiipof {•ifitMif T^v ijixli)*lav. De là le mol d'Aristophane, Aeham., 44 : ivr^; «ot natàf |MTC«, pour dtiigau le kM 4« raaaemblée. Cf. Ûinarqna, in ÀrUtog., ti.

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