Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAP. VII. LA RELIGION DE LA CITÉ. 183

Il faut se figurer une de ces petites sociétés primitives ras- semblée tout entière, du moins les chefe de famille, à une même table, chacun vêtu de blanc et portant sur la tête une couronne; tous font ensemble la libation, récitent une même prière, chantent les mêmes hymnes, mangent la même nour- riture préparée sur le même autel; au milieu d'eux les aïeux sont présents, et les dieux protecteurs partagent le repas. De là vient l'intime union des membres de la cité. Survienne une guerre, les hommes se souviendront, suivant l'expression d'un ancien, « qu'il ne faut pas quitter son compagnon de rang avec qui l'on a fait les mêmes sacrifices et les mêmes libations, avec qui l'on a partagé les repas sacrés '. » Ces hommes sont liés, en effet, par quelque chose de plus fort que l'intérêt, que la convention, que l'habitude, par la communion sainte pieu- sement accomplie en présence des dieux de la cité.

��2«» Les fêtes et le calendrier.

De tout temps et dans toutes les sociétés, l'homme a voulu honorer ses dieux par des fêtes ; il a établi qu'il y aurait des jours pendant lesquels le sentiment religieux régnerait seul dans son âme, sans être distrait par les pensées et les labeurs terrestres. Dans le nombre de journées qu'il a à vivre, il a fait la part des dieux.

Chaque ville avait été fondée avec des rites qui, dans la pen- sée des anciens, avaient eu pour effet de fixer dans son en- ceinte les dieux nationaux. 11 fallait que la vertu de ces rites lut rajeunie chaque année par une nouvelle cérémonie reli- gieuse; on appelait cette fête le jour natal; tous les citoyens devaient la célébrer.

Tout ce qui était sacré donnait lieu à une fête. 11 y avait la ète de l'enceinte de la ville, amburbalia, celle des limites du erritoire, ambarvalia. Ces jours-là, les citoyens formaient

1. DenyS, II, 23 ' (t>| KaxoXimTv riv i:aja(rtÔTt|v, Z auvifmnui xer.\ ffuvi9uo« «a\ «oivï»

tifSv fitzirft. L'historien applique cela aux repas commuas de* Spartiate* oall eoB^ pare d'ulleora aox repas commuas des Romain*.

�� �