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humaine après la mort. Tout homme qui. avait rendu un grand service à la cité, depuis celui qui l’avait fondée jusqu’à celui qui lui avait donné une victoire ou avait amélioré ses lois, devenait un dieu pour cette cité*. Il n’était même pas nécessaire d’avoir été un grand homme ou un bienfaiteur ; il suffisait d’avoir frappé vivement l’imagination de ses contemporains et de s’être rendu l’objet d’une tradition populaire, pour devenir un héros, c’est-à-dire, un mort puissant dont la protection fût à désirer et la colère à craindre. Les Thébains continuèrent pendant dix siècles à offrir des sacrifices à Étéocle et à Polynice *. Les habitants d’Acanthe rendaient un culte à un Perse qui était mort chez eux pendant l’expédition deXerxès*. Hippolyte était vénéré comme dieu à Trézène *. Pyrrhus, fils d’Achille, était un dieu à Delphes, uniquement parce qu’il y était mort et y était enterré ». Crotone rendait un culte à un héros par le seul motif qu’il avait été de son vivant le plus bel homme de la ville*. Athènes adorait comme un dé ses protecteurs Eurysthée, qui était pourtant un Argien ; Euripide nous explique la naissance de ce culte, quand il fait paraître sur la scène Eurysthée près de mourir et lui fait dire aux Athéniens : « Ensevelissez-moi dans l’Attîtjue; je vous serai propice, et dans le sein de la terre je serai pour votre pays un hôte protecteur’ ». Toute la tragédie d’Œdipe à Colone repose sur ces croyances : Créon et Thésée, c’est-à-dire Thèbes et Athènes, se disputent le corps d’un homme qui va mourir et devenir un dieu -, Œdipe, d’après la légende, se prononce pour Athènes, il marque lui-même la place où il veut être enterré : « Mort,

��|. Lycorgne tTut ii Sparte nn temple, des prltres, des f%tes sacrées et des hymnes (Hérodote, 1, 6S; Platarqae, Lycurgue, SI ; Cphore, dans Strabon, VIII, i, &). Thésée était na diea à Athèaes, qui éleva nn temple à ses ossemeots. Aristomène était honoré d’an culte chez les Messéniens (Pausaaias, IV, 33); les Éacides à Égine (Hérodote, V, 80). On peut voir datu Pausaaias le nombre des héros topiques que chaque cité vénérait.

2. Pausaaias, IX, 18.

t. Hérodote, VII, 117.

4. Diodore, IV, 62.

fc. Pausanias, X, 23; Pindtre, Némiennti, Vil, H et suiv,

«. Hérodote, V, 47.

T. Euripide, HiraeUdu, tftS2.