Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/169

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAP. V. LE CULTE DO FONDATEUR. il'^l

eonquête; qu'il fallait donc laisser là Rome détruite et ^' transporter à Veii. Mais le pieux Camille leur répondit : « Notre ville a été fondée religieusement; les dieux mêmes en ont marqué la place et s'y sont établis &Tec nos pères. Toute ruinée qu'elle est, elle est encore la demeure de nos dieux nationau:^ ». Les Romains restèrent à Rome.

Quelque chose de sacré et de divin s'attachait naturellement k ces villes que les dieuxavaient élevées* et qu'ils continuaient à remplir de leur présence. On sait que les traditions romaines promettaient à Rome l'éternité. Chaque cité avait des traditions semblables. On bâtis&ait toutes les villes pour être éternelles.

��CHAPITRE V.

!<• oalte dn (ondataar i la lég«aia éfPnè^

Le fondateur était Tbomme qui accomplissait l'acte religieux sans lequel une ville ne pouvait pas être. C'était lui qui posait le foyer où devait brûler éternellement le feu sacré ; c'était lui qui, par ses prières et ses rites, appelait les dieux et les fixait pour toujours dans la ville nouvelle.

On conçoit le respect qui devait s'attacher à cet homm«  sacré. De son vivant, les hommes voyaient en lui l'auteur du culte et le père de la cité ; mort, il devenait un ancêtre commun pour toutes les générations qui se succédaient; il était pour la cité ce que le premier ancêtre était pour la famille, un Lare familier. Son souvenir se perpétuait comme le feu du foyer qu'il avait allumé. On lui vouait un culte, on le croyait dieu et la ville l'adorait comme sa Providence. Des sacrifices et dei fêtes étaient renoi Télés chaque année sur son tombeau*.

��J. Neptunia Troja, MS^fitox 'A»^va>. Voy. Théognis, t. 755 (Welcker).

2. Pindare. Pyth., V, 117-132; Olymp., VII, 143-145. Pindare appelle le fon- datiïur i père des cérémonies sacrées» (Hyporchèmes, fr. 1). L'usage d'Instituer UD culte pour le fondateur est attesté par Hérodote, VI, 38 : MiXTiânii TfXcuTti<j<*»-n

Xtfaovi|9ÎTat (ùoumv, û{ v6|X0( oIm9t$. Diodore de Sicile, XI, 78 : 'Icpuv iTÙiùrriot ks!

»»n«v i((Miwfiv lmi*i, «< àv >T(<m|< liTovic Tii« xtliCMf. Plutarque, ArtUu*, 53, décrit

il

�� �