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160 LIVRE III. LA CITK.

sacrifice. Athènes, aussi bien que Rome, fêtait son joui natal'.

Il arrivait souvent que des colons ou des conquérants s'é- tablissaient dans une ville déjà bâtie. Ils~ n'avaient pas dt: maisons à construire, car rien ne s'opposait à ce qu'ils occir- passent celles des vaincus. Mais ils avaient à accomplir la cérémonie de la fondation, c'est-à-dire à poser leur propre foyer et à fixer dans leur nouvelle demeure leurs dieux natio- naux. C'est pour cela qu'on lit dans Thucydide et dans Hérodote que les Dorions fondèrent Sparte, et les Ioniens Milet, quoi- que les deux peuples eussent trouvé ces villes toutes bâties et déjà fort anciennes.

Ces usages nous disent clairement ce que c'était qu'une ville dans la pensée des anciens. Entourée d'une enceinte sacrée, ets'étendant autour d'un autel, elle était le domicile religieux qui recevait les dieux et les hommes de la cité. Tite-Live disait de Rome : e II n'y a pas une place dans ce'fe ville qui ne soit imprégnée de religion et qui ne soit oct'.pée par quelque divinité... Les dieux l'habitent ». Ce que Tite-Live disait de Rome, tout homme pouvait le dire de sa propre ville; car, si elle avait été fondée suivant les rites, elle avait reçu dans son enceinte des dieux protecteurs qui s'étaient comme implantés dans son sol et ne devaient plus le quitter. Toute ville était un sanctuaire ; toute ville pouvait être appelée sainte*.

Comme les dieux étaient pour toujours attachés à la ville, le peuple ne devait pas non plus quitter l'endroit où -ses dieux étaient fixés. Il y avait à cet égard un engagement réciproque, une sorte de contrat entre les dieux et les hommes. Les tribuns de la plèbe disaient un jour que Rome, dévastée par les Gaulois, n'était plus qu'un monceau de ruines, qu'à cinq lieues de là il existait une ville toute bâtie, grande et belle, bien située et vide d'habitants depuis que les Romains en avaient fait la

i. Plutarqne, Thiêie, 34 : Ihtat t» MmWw, %v l-n «at vûv Hsvvt. — Cicéron, pr Sextio, 63, foit remarquer qa'il débarqua à Briodes le jour où U Tille fiUit a Jour natal : id&m die» natalis coloniw Brunditinés.

3. 'Um; \t% {Hiade), ttpai 'Ae^vat (Aristophane, Chev., 1319), AcxtSwiiiyi S (Tbéognis, t. 837); tif&v «ôX», dit Théognii ta parlant de Még«re. Jk*aMaaiw, 26 : l«^ if)« •àit^tii Unv ^ «A^

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