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p. III. LA CiTÈ SE FORME. Ik'è

en*?ore quelques cérémonies religieuses qui doivent être ac- complies en commun par les chefs des tribus*.

Ainsi la cité n'est pas un assemblage d'individus : c'est une confédération de plusieurs groupes qui étaient constitués avant elle et qu'elle laisse subsister. Qn voit dans les orateurs attiques que chaque Athénien fait partie à la fois de quatre sociétés distinctes; il est membre d'une famille, d'une phratrie, d'une tribu et d'une cité. Il n'entre pas en même temps et le même jour dans toutes les quatre, comme le Français qui, du moment de sa naissance, appartient à la fois à une famille, à une commune, à un département et à une patrie. La phratrie et la tribu ne sont pas des divisions administratives. L'homme entre à des époques diverses dans ces quatre sociétés, et il monte, en quelque sorte, de l'une à l'autre. L'enfant est d'a- bord admis dans la famille par la cérémonie religieuse qui a lieu dix jours après sa naissance. Quelques années après, il entre dans la phratrie par une nouvelle cérémonie que nous avons décrite plus haut. Enfin, k l'âge de seize ou de dix-huit ans, il se présente pour être admis dans la cité. Ce jour- là, en présence d'un autel et devant les chairs fumantes d'une vic- time, il prononce un serment par lequel il s'engage, entre autres choses, à respecter toujours la religion de la cité*. A partir de ce jour-là, il est initié au culte public et devient ci- toyen*. Que l'on observe ce jeune Athénien s'élevant d'échelon en échelon, de culte en culte, et l'on aura l'image des degrés par lesquels l'association humaine avait jadis passé, La marche^ que ce jeune homme est astreint à suivre est celle que la so- ciété a d'abord suivie.

Un exemple rendra cette vérité plus claire. Il nous est resté sur les antiquités d'Athènes assez de traditions et de souvenirs pour que nous puissions voir avec quelque netteté comment

I. Pollux, VIII, 111.

(Pollui, VIII, lOMO?)

^. lsé«, de Cironis h» éd., i9; pro EuphiUio, 3. Uémoslbènt, ' ,i

4ô. La nécessité d'être inscrit dans une phratrie, au moins dans le». avant de faire partie de la cité, ressort d'ana loi cités otr Dinsrn Moi, coll. Didot, t. n, p. US, fr. «9).

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