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130 LIVRE II. LA FAMILLE.

On voit par tout cela que la famille des temps les plus anciens, avec sa branche aînée et ses branches cadettes, ses serviteurs et ses clients, pouvait former un groupe d'hommes fort nombreux. Une famille, grâce à sa religion qui en main- tenait l'unité, grâce à son droit privé qui la rendait indivisible, grâce aux lois^de la clientèle qui retenaient ses serviteurs, arrivait à former à la longue une société fort étendue qui avait son chef héréditaire. C'est d'un nombre indéfini do sociétés de cette nature que la race aryenne paraît avoir été composée pendant une longue suite de siècles. Ces milliers de petits groupes vivaient isolés, ayant peu de rapporta entre eux, n'ayant nul besoin les uns des autres, n'étant unis par aucun lien ni religieux ni politique, ayant chacun son domains, ^diacun son gouvernement intérieur, chacun ses dieux.

��itaient de toute ancienneté clients de la famille des Hérennins. > Les juges admh rent l'eicuse, mais Marins, qui ne se souciait pas d'être réduit à celle situt)- tion, répliqua que, le jour où ii aTait été élu à une magistrature, il avait été alTran' chi de la clientèle; « ce qui. n'était pas tout à fait vrai, ajoute l'historien, car touti magistrature n'aiïranchit pas de la condition de client; il n'y a que les magistra- tures curules qui aient ce privilège » (Plut., Vie de Marins, 5). La clientèle était donc, sauf cette unique exception, obligatoire et héréditaire; Marius l'avait oublié, les Hérennins s'en souvenaient. — Gicéron mentionne un procès qui fut débattu de sou temps entre les Claudius et les Marcellus; les premiers, à litre de chefs de la gent Claudia, prétendaient, en vertu du droit ancien, que les JMarcellus étaient |eur«  clients; en vain ceux-ci étaient-ils depuis deux siècles au premier rang dans l'État: lâs Claudius persistaient à soutenir que le lien de clientèle n'avait pas pu itre brisé. — Oes deux faits échappés à l'oubli nous permettent de juger oe qu étai ^a clien ■ téle jKÏBÙtiT*.

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