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2o Examen de quelques opinions qui ont été émises pour expliquer la gens romaine.

Sur cet objet, qui est livré depuis longtemps aux disputes des érudits, plusieurs systèmes ont- été proposés. Les uns disent : Lugens n’est pas autre chose qu’une similitude de nom. Suivant d’autres, la gens n’est que l’expression d’un rapport entre une famille qui exerce le patronage et d’autres familles qui sont clientes. Chacune de ces deux opinions contient une part de vérité, mais aucune d’elles ne répond à toute la série de faits, de lois, d’usages, que nous venons d’énumérer.

Suivant une autre théorie, le mot gens désigne une sorte de parenté artificielle; la gens est une association politique de plusieurs familles qui étaient à l’origine étrangères les unes aux autres ; à défaut de lien du sang, la cité a établi entre elles une union fictive et une parenté de convention.

Mais une première objection se présente. Si la gens n’est qu’une association factice, comment expliquer que ses membres aient un droit à hériter les uns des autres ? Pourquoi le gentilis est-il préféré au cognât ? Nous avons vu plus haut les règles de l’hérédité, et nous avons dit quelle relation étroite et nécessaire la religion avait établie entre le droit d’hériter et la parenté masculine. Peut-on supposer que la loi ancienne se fût écartée de ce principe au point d’accorder la succession aux gentiles, si ceux-ci avaient été les uns pour les autres des étrangers?

Le caractère le plus saillant et le mieux constaté de la gens, c’est qu’elle a en elle-même un culte, comme la famille a le sien. Or, si l’on cherche quel est le dieu que chacune adore

��comine sunt, qui ab mgetiuù oriundi siml, quorum tnajorwn nemo servi- tutem êervivit {Ck., TbpiQues, 6). Cette déGnition est incomplète; elle indique quelques signes extérieurs plutôt que les caractères essentiels. Cicéron, qui appar- tenait à l’ordre plébéien, parait avoir eu des idées très-vagues sur la gens des temps antiques; il dit qoe le roi Serrius Tullius était son gerUili* {meo régnante gen- au, T%uêulan4», 1, 16), et qu’ns certain Verrucinns était preaqie U gmUUi» d Vtrrto (in Vtrrmt, 0, TT),

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