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souvenirs d’une actrice.

me, et vous étiez charmante avec cette coiffure. — Cela n’est pas possible. Une toilette à la duchesse était couverte d’essences, de poudres, de boîtes en laque ou en vermeil, de coffrets d’ivoire merveilleusement travaillés, de flacons en verre de Bohême ; enfin de tout ce que l’art peut inventer de plus élégant et de plus riche. Des sachets parfumés, un sultan, des bouquets artificiels s’offraient de tous côtés. Des glaces entourées de petits tableaux de Boucher ; au plafond des Amours et des Grâces, des bergers et des guirlandes et une petite cheminée à colonnettes. Tel était l’arrangement de cet asile éclairé d’une manière savante. Alors on livrait sa tête à son coiffeur, qui attendait depuis une heure ; c’était un élève de Léonard[1]. Ce professeur en lançait dans tout le grand monde. (Il a fait la fortune de plus d’un.) On le faisait jaser, car son babil était amusant ; il apportait quelque nouvelle ou trahissait quelques secrets de toilette confiés à sa discrétion. On en riait sans penser qu’il en allait révéler autant

  1. Coiffeur de la reine dans le genre gracieux.