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souvenirs d’une actrice.

et autres livres saints : des cassolettes où brûlaient des parfums, embaumaient ce lieu consacré à la piété.

C’est là que l’on venait se recueillir dans les jours de bonheur, se consoler dans les jours de tristesse.

Les dimanches et fêtes, les dames assistaient à la grand’messe ; dans le carême, au sermon du prédicateur en renom ; un laquais portait devant elles le coussin et le livre d’Heures ; car alors, les femmes de tous les rangs ne négligeaient jamais les devoirs de la religion : elles auraient pu y apporter moins d’ostentation, mais l’église et ses pasteurs étaient entourés d’un si grand luxe, que celui des femmes pouvait s’excuser.

Lorsqu’une dame quittait son oratoire, elle mettait un léger peignoir et passait dans son cabinet de toilette. Ce joli boudoir avait ses ornements particuliers ; les parois étaient garnies de gravures des modes qui s’étaient succédé et qui paraissent toujours ridicules lorsqu’elles sont passées. On se dit ah ! bon Dieu ! comment, j’ai porté cela, moi ? — Oui, Mada-