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souvenirs d’une actrice.

tres, gens de lettres, etc. : c’est là qu’il est mort. Il a composé jusqu’au dernier moment de sa vie ; son lit était couvert de feuilles de musique. On donna au bénéfice de sa famille une représentation de l’un de ses opéras. Il y avait bien peu de monde : dans un autre temps la salle eut été remplie. Il en est arrivé autant pour la fille de Molé[1]. Les affaires absorbaient tout, et si l’on s’occupait parfois des arts, ce n’était plus que pour se distraire des malheurs du temps.

Enfin je partis pour Bruxelles, après avoir passé quelques mois à Paris pour travailler avec Piccini. Tout le monde me félicitait de quitter la France où l’on devait s’attendre à un bouleversement. J’arrivai cependant dans un pays où l’on n’était guère plus tranquille. Je fus le soir au spectacle ; on y donnait l’École des Pères, comédie de M. Peyre. La princesse royale[2] assistait à cette représentation. Lorsque l’oncle dit, en parlant de la maîtresse de son neveu :

… Commençons d’abord par chasser la princesse.

  1. Madame Raimond.
  2. Sœur de Marie-Antoinette.