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ï.JA.JAA.JAB. JAB.JAC,

subst. inasc. La trpisiéme lettre vpyelle , 6k la neuvième de PAlphabet François. Un grand I, un petit i. ïl est auffi consone, ók en ce cas on en ~ allonge le caractère par enbas, ók il sc prononce devant toutes les voyelles, comme le G se pro- nonce devant Ye ók devant Pi. On le prononce com- me ai, lorsqu’il est devant une ÍB, ou une». Comme vin, ckc. Les Imprimeurs appellent t tréma, lorsqu’il y a deux petits points au dessus de la lettre; ók cette sorte d’ï s’employe lorsqu’au commencement des mots il est suivi, PU au milieu precedé d’une autre voyelle, íàns faire un même syllabe avec cette voyelle : comme •en ce mot, ïambe, ókc. ók en ceux-ci Athéisme, Epi- turèifme , ókc. comme auffi quand il sc trouve entre deux autres voyelles, 6k qu’il se prononce comme s’il . -étoit double, 6k qu’il appartint à l’une, ók à l’autre voyelle, comme dans ces mpts païer , envoïer , de- floier: 6k c’est pour cela qu’on les écrit le plus souvent avec un y, payer, envoyer, déployer. Mais quand cet i ne se prononce pas double, on n’y met qu’un point, comme dans ces mots, ils avoient, ils étoient, ils vou- draient. Dans le Dialogue des lettres de PAlphabet Mr. d’Ablancourt fait dire à Pi, qu’on doit chasser l’y qui est étranger dans la langue Françoise, Ók dont il peut faire lui seul toutes les fonctions, ï, chez les Anciens étoit une lettre numérale, ók signi- sioit cent, suivant ce vers. I. C. eowpàr erit, & Ccnttim significabit. JA. JA, adverbe. Vieux mot, au lieu duquel on sc sert de maintenant, ou de dejà. Il est ja temps de faire Paf- faire. Ce mot vient du Latin jam. JA , sert quelquefois de négative absolue. Je ne léserai ja j pour dire, je ne le ferai point. Il est bas ók vieux , & ne peut entrer que dans lc stile Burlesque. Quand tel ribaud seroit pendu, Ce ne seroit ja grand dommage. VOIT. On dit proverbialement d’un prodigue, II est des enfans de Noé, de h race de jasait; poùrdire, qu’il a ache- vé de manger son patrimoine, par une méchante allu- sion à Japhet. Il est des plus bas. JAA. J A A J A. f. m. Arbrisseau qu’on trouve au Rpyaume de Qiioja Païs des Noirs , ók que les Hollandois appellent Mangelaar. H croît dans les lieux marécageux Ók fur les bords des rivières, & a tant de rameaux ók tant de raci- nes qui sortent toutes de terre, qu’on a peine à dire le- quel de ces rameaux est Ie tronc, ók quelle racine est Ia principale ; la plupart sont dans Peau, 6k on y trouve ordinairement plusieurs huitres attachées. JAB. JABLE. f. m. L’entaille , Ia raineure que font les Tonneliers dans les douves pour y faire tenir les fonds des vaisseaux , comme poinçons , cuves , barri- ques, ókc. On appelle peignes .du jable, des morceaux de douve tail- lez 6k enfoncez dans -les cerceaux , pour reparer les jables rompus. J A B L E R. v. act. Faire des jables aux tonneaux 6k aux douves. J A B L OIR E. f f. Outil dont les Tonneliers se ser- vent pour jabler. iÁBOT. f.m. Sacoupochequi estprèsducoudes oiseaux, qui est au bas de l’cssophage, pour <*arder quelque temps la nourriture qu’ils ont avalée fans mâ- cher. Les corbeaux 6k les corneilles n’ont point de jabot. Le jabot sert aux piseanx pour suppléer au deffaut de la préparation qui se fait dans la bouche des anitnauy qui mâchent Ou qui ruminent. Il leur fêrt aussi à gar- der quelque temps l’aliment qu’ils portent à leurs petits. [A BOT, se dit auffi burlesquement de l’homme. Ainsi Scarron a dit, Amour nabot qui du jabpt, De Dom Japhet, as fait, Une ardente fournaise, &c. JABOT, se dit auffi chez les Marchands, d’une piece de dentelle qu’on met par ornement à la fente d’une che- mise d’homme. II a acheté une garniture de dentelles, îe rabat, les manchettes 6k le jabot. La chose n’est plus gueres en usage. JABOTER. v. act. Murmurer , gronder entreses dents; marmoter. Que jabotez.-vous là? Il est tout- à-fait bas. JABUTIC ABA. f.m. Arbre droit ókgrandqui croît au Brésil. Il porte des fruits si abondamment, & si fort serrez ensemble depuis le bas du pied jusques au sommet, qivon a peine à voirie tronc de l’arbre. Ce fruit est rond, noir, dé la grosseur d’un petit limon, d’un suc doux comme celui des raisins meurs, d’un tem- pérament fort sain, ók très-bon pòur ceux qui ont la fièvre. Il se trouve un grand nombre de ces arbres dans leterritoire du gpuvernement de Saint Vincent. JAC. J A C A« f. m. Grand arbre qui croît en quelques Isles des Indes Orientales, le fong des eaux. Ses feuilles sont de la grandeur de la main, de couleur verte clairej ayant un nerf gros ók dur qui s’étend tput de leur long. Son fruit qu’on appelle aussi jaca, naît sor son tron: ck fur ses plus grosses branches : il est long, ók lcmoiiidre est aussi gros ók même plus gros qu’une courge , fur tout en Malabar, de couleur verte obscure , couvert d’une écorce grosse ók dure, 6k entourée de toutes parts comme de pointes de diamant, lesquelles finissenten une épine courte, verte, ók dont Paiguillon estnoir. Ce fruit étant meur rend une bonne odeur. II yen a de deux espèces, un appelle Earca qui est de consistan- ce solide, c’est le meilleur : un autre appelle PasA OU Gyrafal, qui est molasse, c’est le moindre. Le fruit du jaca est blanc en dedans; fa chair est ferme & divisée cn petites cellules pleines de châtaignes, un peupi"* longues 6k plus grosses que les dattes , couvertes d’une pelure grise, blanches en dedans comme les châtaignes communes, d’un goût âpre ók terrestre. Elles engen- drent beaucoup de vents dans le corps, si on les mange vertes; mais si on les fait rôtir auparavant, elles ont un très-bon goût. Toutes ces châtaignes sont environ- nées d’une chair jaunâtre Ók un peu visqueuse » ressem- blant à la pulpe du Dorion, d’un goût 3greable, prin- cipalement celle qui vil dans le jaca appelle barca* «  semblable à celui d’un bon melon, mais de dure >- gestion , ók excitant quand on en mange souvent, un maladie pestilentielle que les Indiens appellent W»*’- Les châtaignes de ce fruit sont fort astringentes & pro- pres pour arrêter les cours de ventre : étant cuites c excitent la semence. JACAPUCAYÀ, ouTACAPUCAlOJ.ro. Arbre fort haut dont l’écòrce* est grise , dure, ^ gale, comme celle d’un vieux chêne. Ses seuil cs ’^ semblables à celles du meurier , dentelées cn bords. Son fruit est de figure elliptique, gros cou ^