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SAN-RON-SHÛ

n’avaient pas existé auparavant, d’où les aurait-on tirés ? En outre, deux siècles après Bouddha, on ajouta encore au Tripiṭaka les sûtras suivants : Avataṃsaka (Ké gon), Nirvâṇa (Né-han), Çrimâlâ-devî-sîṃhanâda (Chô-man), Vimalakîrtti-nirdeça (Yui-ma), Suvarṇaprabhâsa (Kon-kô-myô), Prajñâ-pâramitâ (Han-nya) et d’autres. À cette époque, Açvaghosha (Mé-myô) et Nâgârjuna (Ryû-ju) n’étaient pas encore nés. Qui peut donc affirmer sérieusement que l’Avataṃsaka-sûtra (Ké-gon-guyo) soit un ouvrage de Nâgârjuna ? À la même époque, c’est-à-dire deux siècles après Bouddha, l’existence de la doctrine du Mahâyâna, contestée par le Lokottaravâda (Shus-sé-bu) était admise par l’École Ekavyavahârika (Ithi-setsou-bu) ; peut-être cette seconde école renfermait-elle encore quelques vieillards ayant entendu les prédications du Bouddha. C’est dans ce temps que Shi-hé-é descendit du massif de l’Himalaya et que Mahâkâtyâyana (Daï-ka-sénnen) sortit du lac Anavatapta (Anucku-ta-thi), vieux disciples du Bouddha, tous deux Çramanas (cha-mon). Ils introduisirent dans le Hinayâna quelques-unes des idées du Mahâyâna et fondèrent les Écoles Bahuçrutika (Ta-mon) et Bahuçrutika-vibhajya (Ta-mon-foun-bétsou). Ces différents faits prouvent que tous les adeptes du Hinayâna n’attaquent pas le Mahâyâna. Cette remarque faite, nous allons trouver une preuve incontestable de la doctrine du Mahâyâna, dans le Mâyâ-sûtra, un des Hînayâna-sûtras