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Méliador

« Car, se ossi priès me veïsse f. 87 c
11840 « De Tarbonne que j’en sui loing,
« Je seroie issus de grant soing ;
« Mais, nennil, il va au contraire. »
Lors se va Lansons avant traire
Et dist : « Sire, c’or vous taisiés ;
11845 « C’est drois que vous vos apaisiés.
« Bonne fortune vous est née :
« A mains estes d’une journée
« Dou chastiel ou ceste demeure,
« Pour qui vous avés a toute heure
11850 « Porté tant de maulz et de painnes.
« Ce ne sont mies coses plainnes
« De courous, quant ensi vous chiet.
« Se vous osiés mettre le piet
« Celle part, par la vertu digne,
11855 « Ou se tient ma dame Hermondine,
« Tant que vous l’euissiés veü,
« Je tenroie a bien pourveü
« Vostre eür et vostre fortune.
« Si esçou cose moult commune
11860 « Car bien y poriiés aler
« Et tout couvertement parler,
« Mais que vous euissiés avis. »
Melyador ot ces devis
Que Lansonnès illuec li baille ;
11865 Si dist ensi : « Vaille que vaille
« Cilz parlers, tu m’as resjoÿ.
« Plus a de .x. jours que n’oÿ
« Parolle qui si bien m’agrée
« Et, ou cas que je m’i recrée,
11870 « Si me di ci presentement,
« De tout ton meilleur sentement,
« Se tu dis voir u tu mençonges
« Pour moy oster de telz ensonges. » f. 87 d
— « Sire », dist Lansons, « je di voir.