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Méliador

Ou quel il se couvient fiier.
Li .iiii. frere plus n’atendent,
Mais au bon matinet entendent
A yaus armer et mettre a point,
10465 Et se sont parti sus ce point
Que pour venir devant Montrose.
La sont venu, c’est vraie cose ;
La s’arrestent devant le porte
Dou chastiel, qui est bonne et forte,
10470 Et la demainnent grans posnés,
En disant : « Or tos sus levés,
« Dans chevaliers, et issiés hors,
« Qui vous vantés et faites fors
« De vous combatre contre nous !
10475 « Issiés hors, nous disons a vous
« Et a vo damoiselle ossi
« Que, comme nous soions, droit ci,
« Venu tout .iiii. en mi la place,
« Ja au dieu d’armes il ne place
10480 « C’a une heure nous nous mettons
« Contre vous, ne nous combatons. f. 77 c
« Nennil. Pas ne seroit proece,
« Ne nostre honneur, ne gentillece,
« Et pour tant en arés vous hui
10485 « L’un de nous ; n’aiiés cure qui.
« Et se vous le poés conquerre,
« Par bataille et par fait de guerre,
« Demain rarés vous le secont ;
« Et se vostres proeces sont
10490 « Teles que vous le conquerés,
« Au tierch jour le tierch vous arés,
« Et ensi l’autre au jour quatrime.
« Siques, chevaliers, on vous rime
« Et taille on a point vos journées ;
10495 « Teles les avons aournées,
« A fin que n’en aions reproce