De leur cambre, en tres grant conseil.
« Ma cousine, je me conseil
« Tout par vous », ce dist Phenonée.
« Or soiiés si bien ordenée
« Que nous rendons bonne raisons
« A ce damoisiel qui est homs,
« Ce me samble, de bonne afaire,
« Car il nous fault response faire,
« Sur ce qu’il nous a chi bailliet,
« Et ensi li avés tailliet ;
« Partir ne s’en poet sans response. »
Luciienne se voit semonse
De sa cousine ; si respont f. 159 d
Et dist : « Ma cousine, amours vont
« Par pluiseurs manieres avant.
« Pour ce le vous ay mis devant.
« De cest homme que vous en samble ?
« Il nous a ci remis ensamble
« Pluiseurs coses faites et nées.
« Comment s’en portent vos pensées ?
« Quel cose en vodriés vous jugier ?
« Le tenriés vous a chevalier,
« S’il en aloit par vostre avis ? »
Respont Phenonée : « Il m’est vis
« Qu’il soit chevaliers voirement,
« Car il a de grant sentement
« Parlé, et si voet c’on l’esproeve
« De tout ce qu’il dit et qu’il rueve.
« La nous poons bien affiier
« Encor, pour vous certifiier,
« Lyoniaus me dist tout ensi,
« Le jour qu’il revint devers mi,
« Comme il nous a ci recordé.
« Ne le vi en riens descordé
« Que compté ne nous ait tout voir.
« Cousine, vous devés savoir
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