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Méliador

« ....................... [1]
21270 « .......................
« Des preus chevaliers de jadis,
« Des Troiiens preus et hardis,
« De Hector et de tous ses freres,
« Et des Grius faire les materes ;
21275 « Comment vaillanment il regnerent,
« Et comment sus yaus s’esprouverent f. 157 a
« Li Grigois et cil de leur sortes,
« Les batailles grandes et fortes
« Qui furent en ce temps entre yaulz.
21280 « Et j’estoie uns jones tousiaus,
« En l’eage espoir de .ix. ans,
« Si enclins et si entendans
« A ce que leur veoie faire,
« Tous les jours ouvrer et pourtraire,
21285 « Que je ne voloie ailleurs estre,
« Fors tout dis ou clos ou en l’estre
« Ou il ouvroient en mi yaus ;
« Et si prendoie leurs pinciaus,
« Si en pourtraioie a par mi.
21290 « Tant y fui, tant y pourtraÿ
« Et tant y pris jou de plaisance,
« Voires, avoecques l’ordenance
« Des ouvriers qui m’i ajettoient
« Et qui de cuer le m’ensegnoient,
21295 « C’onques puis je n’en peus issir.
« Moult y prendoient grant plaisir
« Mon pere et ma dame de mere.
« Tant poursieui ceste matere,
« Dont .iii. ans je fui a l’escole,

  1. 21269-21271. Il y a ici quelques mots oubliés, formant sans doute deux vers et exprimant que le père d’Agamanor employait alors des peintres à représenter des scènes chevaleresques sur les murs intérieurs de son manoir.