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Méliador

« Voires, ma douce dame sage,
« Que je chevaucai .i. tempore
18505 « Sans trouver riens dont ja hystore
« Puist ne doie estre ensonniie.
« Et toutes fois sus une fie
« Je trouvai le bleu chevalier,
« Au quel je me veus assaiier.
18510« A li joustai et il a moy,
« Mais, par la foy que je vous doi,
« Je brisai contre li ma lance,
« Et tant y eut bonne ordenance
« Qu’il m’abati tres durement ;
18515 « Au ceoir, je fui malement
« Blechiés par dedens mon costé.
« De puis me vint par amisté
« Veoir, ilz et ses escuiers,
« Et quant bien sceut li chevaliers
18520 « Que j’estoie a la dame blanche,
« Et que je li euch l’ordenance
« Recordé de tout mon voiage,
« Si doulz le trouvai, et si sage
« Et de si arrée raison
18525 « Que de puis, par nulle façon,
« Il n’euist jousté contre mi, f. 136 d
« Mais me dist ensi : « Mon ami,
« Pour l’amour de la vostre dame
« Qui vous met sus, saciés, par m’ame,
18530 « Tous services je vous feroie. »
« De ce parler eut trop grant joie, [1]
« Car je cuidai avoir trouvé
« Vostre frere, pour verité.
« Si ne scai jou pas se c’est il ;
18535 « Car onques oïl ne nennil
« Ne m’en dist par nulle manière.
« De moy parti a lie chiere
« Et jou ossi sus cel estat ;

  1. 18531 eut, B euc.