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Méliador

« Mais li jours ne fu mies dis
17960 « A ma dame, que ce doit estre.
« Toutes fois nous avons a destre,
« Ensi c’on nous ensengne a fin,
« Pris de Signandon le chemin
« Pour venir a celle journée.
17965 « Et se la estoit ajournée
« Proece en quelque chevalier,
« Qui tant se volsist travillier
« Que pour venir aidier ma dame,
« Je retieng et le di sur m’ame
17970 « Qu’il feroit courtoisie grande ;
« Car cilz ne scet qu’il li demande
« Qui li fait presentement guerre.
« Siques, chiers sires, se la terre
« De ce Signandon nous moustrés,
17975 « Grant courtoisie vous ferés. »



Lors respondi Melyador,
Li chevaliers au soleil d’or,
Et dist : « Belle, je vous dirai.
« De ci a Signandon, pour vrai,
17980 « A bien .ii. journées moult grandes,
« Divers chemins, et bois et landes
« Qui sont moult fortes a tenir.
« Encor quant la porés venir,
« Vous trouverés la feste esparse, f. 132 d
17985 « Et l’un ou norch et l’autre en Tarse, [1]
« Ensi que chevalier cheminent,
« Qui ne cessent point ne ne finent
« Des aventures demander.
« Mais tant vous oc recommander
17990 « Vostre dame et le droit qu’elle a,
« Que cilz moult bien le consilla
« Qui li dist que ci venissiés ;

  1. 17985 norch, B north.