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Méliador

De ce pour quoi est la tenus.
Et se li estoit revenus
17415 Li pourpos ou il eut esté
En devant une quantité,
Quant Florée parti de li,
Qui a ce dont le recuelli
Diversement, ce li sambla,
17420 Comment que bien s’en escusa,
Quant il se fu fais cognissables.
Siques Melyador, comme ables
En ces imaginations,
Avoit dit ensi : « Il n’est homs,
17425 « C’est une cose moult commune,
« N’ait tous les jours quelque fortune
« Ou mole, ou dure ou perilleuse.
« Veci cose moult mervilleuse ;
« On me tient ci ensi qu’en mue.
17430 « Fortune grandement m’argüe,
« Et pour ce qu’elle est si perverse,
« Et avoech moy elle converse
« Et a ja conversé maint jour,
« Entrues que j’ai ci bon sejour
17435 « Et loisir, selonc ma samblance,
« Je vodrai mettre en ordenance
« Une balade incontinent,
« Et le ferai de sentement,
« Car j’en ay grandement matere. »
17440 En ces parlers, c’est cose clere,
Melyador fist la balade,
Moiiennement lié et malade.


f. 128 d

Balade.

Se fortune la tres fausse et perverse
Est contre moy, je voel a ce penser.