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Méliador

Jusques au soir sans nul sejour. [1]
Quant on vit decliner le jour,
On sonna, dedens le chastiel
16465 De Signandon, .i. son moult biel :
Ce fu un cor a longe alainne.
Cilz sons les chevaliers remainne
Incontinent devers le bois ;
Lors qu’il en oïrent la vois,
16470 Il cesserent de toutes pars.
Tantos fu li tournois espars,
Et s’en vont ens el bois rembatre, [2]
Chi .v., chi .vi., chi .iii., chi quatre,
Dont devant estoient parti.
16475 La sont en moult tres dur parti
Li varlet qui n’ont point de mestre :
Les camps a senestre et a destre [3]
Cercent et font tant de tous lés,
Que leurs mestres ont retrouvés.
16480 Chiaus qui sont mort pleurent et crient,
Et des aultres tout hors les trient ; [4]
Les mehagniés a point remettent. [5]
Ensi, sus les camps, s’entremettent
Li escuier de mettre a point
16485 Tout ce qui leur touce et leur point ; [6]
Et cilz, qui sen signeur retrueve [7]
En santé, il li prie et rueve [8]
Qu’il s’en retourne vers le bois. [9]

  1. 16462–16471 Ces dix vers sont représentés dans A (1er fragment) par vingt-huit vers entièrement différents qu’on trouvera à l’Appendice.
  2. 16472–16473 Ces deux vers sont transposés dans A qui les reproduit ainsi :
    Chi .v., chi .vi., chi .iii., chi quatre,
    Et s’en vont ens el bois rabatre.
  3. 16477 a senestre et a destre, A a diestre et a senestre.
  4. 16481 Et des aultres tout hors, A Et de l’un l’autre hors.
  5. 16482 Les mehagniés, A Et les blechiés.
  6. 16485 qui leur touce, A qu’il leur touche.
  7. 16486 cilz, A chilz.
  8. 16487 En santé, A en bon point ; — rueve, B trueve.
  9. 16488 vers, A viers.