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Méliador

Il les abat, il les reverse,
Ceoir les fait la tieste enverse. f. 118 b
Hermondine moult bien le voit,
Qui as fenestres s’apoioit ;
16020 Si en parole a sa cousine :
« Florée, » ce dist Hermondine,
« Vela le vostre chevalier ;
« Je le voi moult biel tournciier.
« Il n’i a nul qui le ressamble.
16025 « Or me dites qu’il vous en samble ? »
— « Ma cousine, vous dittes voir.
« Telz chevaliers doit bien avoir
« Belle amie certainnement. »
En dementrues que telement
16030 Les .ii. damoiselles parloient,
Elles regardent et si voient
Le bleu chevalier et le rouge,
Qui forment faisoit le harouge.
Qu’il se sont encontré de fait.
16035 Je vous di que cescuns d’yaus fait
Grans apertises de son corps ;
Mais Melyador fu plus fors
Et mieulz savoit de la meslée.
Gentement manoie l’espée ;
16040 Agamanor tel cop en donne
Sus le hÿaume qu’il l’estonne ;
Bien bas le fait plonkier aval,
Sus la grigne de son cheval.
Ja se fust entre yaus departie,
16045 Par mautalent, li ahatie ;
Mais chevaliers de toutes pars
Les ont, tant que pour l’eure, espars.
Ensi s’entreprent li tournois,
Li behours et li esbanois.
16050 Bien y a .cc. chevaliers
Tous tournoians, a ce premiers. f. 118 c