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Méliador

« Dou chevalier, qui a Tarbonne
« Fu, il avoit toute tel gonne
15265 « Que vous portés ne plus ne mains.
« Je n’en vi viaire ne mains, f. 112 d
« Mais il estoit ensi armés.
« Estes vous cilz ? Parlés, parlés. »
Et messires Agamanors
15270 Moult doucement parolle lors
Et dist : « Je sui cilz voirement
« Qui fui au tournoy telement
« Que vous avés recordé ci,
« Mais je ne sui pas, je vous di,
15275 « Li freres a la vostre dame.
« Si vodroi jou estre, par m’ame,
« Si bons que li apertenisse
« Ou c’a son plaisir avenisse,
« Car en tous cas elle vault bien
15280 « D’onneur, de francise et de bien,
« Et de recommendation,
« Que de tres bonne affection
« Elle soit amée et servie,
« Et quant par sa grant courtoisie,
15285 « Elle a ma devise encargié,
« Je vous en donne bon congié
« Dou porter, et li sçai grant gré
« Quant elle m’a tant honnoré
« Qu’elle le porte, et vous ossi
15290 « Qui estes chevaliers a li.
« Ce li dires, a vo retour :
« Que Diex vous otroist hui bon jour,
« Tres bon an et tres bonne estrine. »
Et quant Lyonniaus imagine
15295 La parolle dou chevalier,
Qui si biel le poet recueillier
Et s’a falli a sa demande,
Car ce n’est pas cilz qu’il demande,