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Méliador

Et quant Melyador ot ce,
Qu’il doit avoir dedens Escoce
.I. tournoy, si lieve la tieste
Et sus la parolle s’arrieste
14995 En disant : « Et es çou dont voir f. 110 d
« Qu’il doit la .i. tournoy avoir ? »
— « Oïl, voir, de ce ne doubtés. »
— « Et comment, sire, le savés ? »
Ce dist Melyador li frans.
15000 Ce respont li chevaliers blans :
« Ce que j’en sai, c’est puis hersoir.
« On le me dist en .i. manoir,
« Ou d’aventure me logai.
« Mais mies bien retenu n’ai
15005 « Le lieu ou li tournois doit estre. »
Ce dist Lansonnès a son mestre :
« Sire, prendés congiet a li.
« Vous en ores ailleurs que ci
« Parler ens ou cas que c’est voirs. »
15010 — « C’est moult grandement mes espoirs, »
Ce li respont Melyador.
« Je me vodrai traire desor,
« Par devers la marce d’Escoce. »
Adont le chevalier approce
15015 Et demande son bon congié,
Et de ce qu’il l’avoit blechié
L’en demande il tout le pardon.
Et cilz qui Lyones ot nom
Se part de li moult bellement,
15020 Et dist : « Sire, ja nullement
« De ce pardon ne requerés ;
« Car, ou cas que je sui armés
« Et que je voel jouster a tous,
« Se par la jouste m’avés vous
15025 « Abatu, ce n’est pas vo coupe ;
« Nul aultre, fors moy, n’en encoupe.