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Méliador

Quant il veoit son escuier
Ensi parler au chevalier.



Quant Lansonnès eut amené
14960 Le chevalier de blanch armé,
Qui portoit une blanche dame, f. 110 c
Adont premierement entame
La parole, et se li raconte
Si com oÿ avés ou conte.
14965 Et quant Melyador l’entent,
Com cilz qui a tout honneur tent,
Se tourne vers le chevalier,
Et dist ensi : « Mon sire chier,
« Se Diex en toute honneur m’avance
14970 « Pour l’amour de la dame blanche,
« De la quele vous renommés,
« Que Phenonée vous nommés,
« Je vous feroie volentiers
« Service, ensi c’uns chevaliers
14975 « Errans doit a .i. aultre faire.
« Et grandement me poet desplaire
« Quant ensi vous ai abatu ;
« Et s’ensengnier vous savoie u
« Vous trouveriés le chevalier,
14980 « Pour qui vous poés chevaucier,
« Volentiers je le vous diroie. »
— « Sire », dist cilz, « Dieux vous doinst joie !
« De ce parler moult bien vous croy.
« Je me trairai viers .i. tournoy,
14985 « Qui doit estre proçainnement
« En Escoce certainnement ;
« Mais encores ne sçai jou mies
« Ou les marces seront baillies
« Dou dit tournoy. Mes tant y a
14990 « Que on m’a dit qu’il se tenra. »