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Méliador

« Ne envoie bonne aventure,
14100 « Trop me desplaist la bleceüre
« Dont vous estes attains, ce dittes ;
« Et me seroit uns grans merites
« Se pardonner le me voliés.
« Ne sçai pour quoi vous vous metiés
14105 « Sitost au devant de ma lance,
« Quant vous aviés la cognissance
« De moy qui riens el ne desire
« Fors que je puisse desconfire
« Chevaliers et par terre abatre.
14110 « En tout ce me puis jou esbatre
« Et, pour telz aventures querre,
« Chevauce jou parmi la terre. » f. 104 b
— « Sire », ce li respont Gerpins,
« Je scai moult bien que li chemins,
14115 « Li frontiere, et ossi li marce,
« En ceste terre droit ci marce,
« Et pour ce que je sui a faire
« Et que j’avoie oÿ retraire
« Que, par dedens Norchombrelande,
14120 « Mainte aventure belle et grande
« Y sont puis .ii. ans avenues,
« Entre les grans et les menues,
« J’en voloie ma part avoir ;
« Or en avés fait vo devoir.
14125 « Vous partirés. Je garirai
« Au plus trestos que je porai,
« Car jou irai chiés ma cousine,
« Qui sera grandement encline
« Au penser de moy et remettre
14130 « En bon point, ce vous puis prommettre,
« Pour moy armer, il n’est point doute.
« Sire, vous sieurés une route
« D’un grant froais que vous verés,
« Et je croi que vous trouverés