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Méliador

13965 — « Pour ce c’uns chevaliers vaillans
« I fu l’autrier si travillans,
« Et si bien faisans la besongne
« Au tournoy que je vous tesmongne.
« Le pris en conquist et l’onnour,
13970 « Mais il se parti de l’estour
« Si quoiement et si en pais,
« Quant il ot tout porté ce fais
« Et tournoiiet jusques au soir,
« Que on ne peut onques savoir
13975 « Son nom, ne comment on l’appelle ;
« Mais, par bonne ordenance et belle, f. 103 b
« Le pris li donna on pour soy
« De la journée et dou tournoy.
« Et pour ce que point n’enporta
13980 « Le faucon que vous veés la,
« En la court du roy on le porte,
« La ou toute honneur se deporte. »
Lors dist Lansonnès : « Grans mercis
« De ce que dit m’avés, amis.
13985 « Mais dittes moy encor .i. peu
« De quoy cilz s’arme ? A Dieu le veu. »
Dist li escuiers : « Vous l’orés,
« Par quoy vous le raviserés,
« Quant faire li verés merveilles.
13990 « D’unes armes toutes vermeilles
« S’arme il, mais de tant il se brise,
« En sa targe que moult je prise,
« D’une dame trestoute blance. »
Dist Lansonnès : « Par la samblance
13995 « Que vous dittes, bien le cognois.
« C’est uns chevaliers moult courtois,
« Preu, hardi et bien travillant. »
Lansonnès prist congiet a tant ;
A son signeur revint arriere
14000 Qui l’attendoit sus la bruiere,