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Méliador

Et c’est drois, car en souvenant
J’ai vostre douce souvenance,
Qu’il m’est avis, en droit samblant,
Que je voie vostre samblance.

13865 Il ne me fault plus enhorter.
La vostre bonté si m’amort
De vous servir et acorder
M’i voel, et j’en sui ja d’acort.
C’est mon bien, mon avancement,
13870 Et, en ce pensant, si m’avance,
Qu’il m’est avis, en droit samblant,
Que je voie vostre samblance.



Ensi de coer joieus et sade
Fist Agamanor la balade, f. 102 c
13875 Et la canta et recorda
Plus d’une fois, car le coer a
Gai, amoureus et envoisié.
Moult grandement li a prisié
Ses escuiers sur toutes riens
13880 Et dist : « Sire, c’est uns grans biens
« D’estre ensi jolis et joieus.
« Point ne prise ces anoieus,
« Qui ne font toutdis que muser.
« Amours voelent bien d’el user,
13885 « Canter, jouster et tournoiier.
« Trop bien affiert a chevalier
« D’estre ou parti ou je vous voi,
« Et ossi dire le vous doi
« Puis que je sui de vo conseil ;
13890 « Siques, sire, je vous conseil
« Que toutdis tenés cel argu,
« Par quoi devant le roy Artu
« Viennent de vous bonnes nouvelles. »
Agamanor tient a moult belles