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Ah ! maudit soit le jour où la première femme,
Déchirant sa poitrine avec ses fortes mains,
En a fait d’un seul coup jaillir son cœur infâme
Et l’a comme un défi jeté sur les chemins !

Et maudit le premier homme qui, sur sa voie
Trouvant ce cœur sanglant et vil, l’a ramassé,
Et pour un peu d’argent ou pour un peu de joie
S’est à ce cœur horrible éperdûment fixé !

Ô Muse, emporte-moi loin de toutes ces fanges !
Hausse-moi dans tes bras jusqu’au firmament bleu
Où sont les Astres clairs, pareils aux yeux des Anges,
Jusqu’au Soleil, patrie éternelle de Dieu !