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Ils vivent, lumineux et probes,
Les beaux jours qu’ils ont pressentis,
Marchant par dessus tous les globes.

Lorsque sont leurs corps engloutis,
Ils vivent dans le ciel immense,
Loin des hommes petits, petits !

Quand Dieu leur fut plein de clémence,
Quand sur terre ils furent heureux,
Leur félicité recommence ;

Quand leurs jours furent douloureux,
Quand la terre leur fut amère,
Le ciel d’or leur est généreux.

Poètes, ils ont la chimère,
Qu’ils enveloppent de baisers
Et qu’ils aiment comme une mère ;

Soldats, ils sont tout embrasés
Par le clair flamboîment des glaives
Que sur terre ils avaient brisés ;