d’une entreprise si importante, et qui exigeoit des avances si considérables.
Mon ancien camarade, Collins, étoit alors commis à la poste. Charmé de la description que je lui fis du pays que j’habitois, il désira d’y aller ; et tandis que j’attendois la résolution de mon père, il prit, par terre, la route de Rhode-Island, laissant ses livres qui formoient une assez belle collection d’ouvrages de physique et de mathématiques, pour être envoyés avec les miens à New-York, où il se proposoit de m’attendre.
Quoique mon père n’approuvât pas la proposition de sir William, il étoit très-satisfait que j’eusse obtenu une recommandation aussi avantageuse, que celle d’un homme de ce rang ; et que mon industrie et mon économie m’eussent mis à même, en très-peu de temps, de m’équiper aussi bien que je l’étois. Voyant qu’il n’y avoit pas d’apparence de pouvoir me racommoder avec mon frère, il consentit à mon retour à Philadelphie. En même-temps il me conseilla d’être poli