Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
GUIDE DU BON SENS

dames de la cour, qui, à l’exemple de leur impériale maîtresse, se promenaient, murmurait-on, « vêtues comme des danseuses », qui protestait ? Ce n’était pas, ce ne pouvait être le bon sens.

Et pourtant le bon sens s’oppose à ce qu’une impératrice s’accommode comme une danseuse, qui semblerait une manière de provocation aux bonnes mœurs ; mais le bon sens s’oppose aussi à ce qu’une femme, ou danseuse ou impératrice, risque de s’embarrasser les jambes et de se tourner le pied, ainsi habillée et chaussée pour escalader les rochers de Biarritz comme pour traverser les salons des Tuileries…

Les convenances non plus, et par delà les convenances, la pudeur elle-même, ne crois pas qu’elles s’accordent, une fois pour toutes, avec le bon sens.

Simplement lorsque sont admises certaines règles de convenance, lorsque la pudeur a décidé de s’affirmer par telles ou telles autorisations et telles ou telles interdictions, ces interdictions, ces autorisations, toutes ces règles, le bon sens cesse de les juger. Il n’apprécie pas s’il les eût ainsi établies ; quelles qu’elles soient, elles ne sauraient être contraires au bon sens, puisque le bon sens n’intervient pas pour discuter leur origine, mais seulement pour surveiller leur application.