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GUIDE DU BON SENS

mort, et si vous pouvez tenir jusqu’à l’arrivée du duc de Nemours, faites votre devoir ! »

De telles paroles ont sans doute un autre accent que celles qui ont été enregistrées par les couplets de la chanson célèbre ; mais nous ne les croyons nullement incompatibles avec elles.

Où voyez-vous que Jacques II de Chabannes, seigneur de la Palice, n’ait pas gardé, jusque dans la fièvre du combat, la même assurance tranquille et réfléchie que Monsieur de la Palisse en personne ?

Et certes il a fait tout de suite, et sans barguigner, le sacrifice de sa vie ; mais encore demande-t-il que ce sacrifice ne soit pas inutile.

Que dit-il à Cormon, en effet ? — « Ne vous occupez pas de moi, faites votre devoir ! »… Mais cela bien entendu « si vous pouvez tenir jusqu’à l’arrivée du duc de Nemours ».

Cela sous-entend que si Cormon se trouve dans l’impossibilité de tenir jusqu’à ce que Nemours le secoure et le délivre, il fera aussi bien de se rendre aussitôt pour éviter le massacre de ses soldats et la mise à mort immédiate et sans profit du seigneur de la Palice, — qui est le bon sens même.

Et pourquoi l’héroïsme ne tiendrait-il pas le langage du bon sens ?

Les hommes ont plus souvent affaire de bon sens que d’héroïsme, et c’est pourquoi