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GUIDE DU BON SENS

mesurée, telle que pouvait être, sans rien qui interdit qu’elle le fût, la poésie de Monsieur de la Palisse.

Et nous avons même cette précision sur la technique poétique de Monsieur de la Palisse, et la façon dont il s’appliquait à écrire des vers :

Quand il écrivait des vers
Il n’écrivait pas en prose.

Règle trop oubliée ! Qui osera soutenir que ce soit là une vérité évidente et qu’il ne soit pas opportun, voire indispensable, de la placer ainsi sous les yeux de tant de poètes — ou prétendus poètes — qui ne distinguent plus, ou dont on ne distingue plus, s’ils écrivent des vers ou de la prose, et qui ne se piquent que de nous offrir, de l’une et des autres, un horrible, un inextricable, et incompréhensible mélange ?

Monsieur de la Palisse échappe aux influences des faux maîtres et des snobs, il vit et compose, à l’écart de toutes les coteries et chapelles littéraires et autres sociétés d’admiration mutuelle, il écrit, s’il lui plaît d’écrire, comme ça lui chante, quand ça lui chante et ce qui lui chante, libre et tranquille dans sa maison des champs :


Lorsqu’en sa maison des champs
Il vivait libre et tranquille,
On aurait perdu son temps
À le chercher en ville.