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GUIDE DU BON SENS

core moins, et n’est-ce pas merveille de voir avec quel souci de l’équilibre toute sa vie est sagement organisée, y compris sa vie sentimentale ?

Vous ne doutez pas qu’un homme de bon sens, comme Monsieur de la Palisse, ne fuie en tout les drames et les complications, et notamment dans l’amour, qui lui paraît une chose parfaitement normale et simple comme tout le reste, à condition de ne le chercher que là où il est, où il doit être, dans le mariage :

Il n’S’il avait vécu garçon,
Il n’aurait pas eu de femme.

Cela ne l’empêchera pas d’avoir, comme tout le monde, ses heures de tristesse, mais ce sera encore, dirons-nous, une tristesse raisonnable, qui aura ses bonnes raisons, et non pas de ces tristesses qui éclatent à tout propos et hors de propos, inconsidérées, incompréhensibles, celles que l’on ne sache jamais, avec ces tristesses-là, sur quel pied danser (mais dansent-elles jamais ?) ni par quel bout les prendre.

Mais je n’ai pas besoin d’insister sur ce mal du siècle, particulièrement redouté et traqué par tous les hommes de bon sens, et qui s’appelle la neurasthénie… Monsieur de la Palisse, homme de bon sens par excellence, était par excellence le contraire d’un neurasthénique ; et qui donc aurait su, sinon lui,